Œuvrer pour la transparence des finances publiques, la soutenabilité du système de retraites et l’équité entre générations
“Pour un pacte de sincérité et d'équité intergénérationnelle”
Constat
La France est engagée dans une dérive budgétaire qui mine la confiance des citoyens et des agents économiques, affaiblit l’État ainsi que l’influence de la France en Europe et sur la scène internationale. Les prélèvements sont élevés mais leur efficacité perçue est faible.
Le financement croissant des retraites sur le budget de l’État au détriment de services publics essentiels comme l’éducation, la santé ou la justice, dans un contexte de vieillissement démographique, crée une tension intergénérationnelle grave.
Le manque de lisibilité de nos comptes publics fait que plus personne ne comprend ce qu’il contribue et ce qu’il reçoit globalement et que chacun se contente de défendre son pré carré catégoriel.
Problèmes identifiés
Opacité budgétaire : Les régimes de la fonction publique sont équilibrés par convention, car l'État ajuste le taux de cotisation employeur sur le bulletin de salaire des fonctionnaires de sorte que les cotisations soient égales aux pensions. En 2025, le taux de cotisation employeur de l'Etat est de 78% du traitement brut des fonctionnaires, contre 16% dans le privé. De plus, les transferts internes entre régimes (public/privé) brouillent la lecture des comptes.
Captation croissante des dépenses publiques par les pensions et la santé.
Dégradation des services publics (notamment éducation) malgré un haut niveau de prélèvements.
Désincitation au travail et à l’innovation par une fiscalité excessive sur les revenus modestes et une redistribution qui écrase la courbe des revenus nets.
Poids croissant du système social porté par les jeunes générations, avec moins de perspectives en retour.
Objectifs
Nous appelons à un pacte de sincérité budgétaire et d’équité intergénérationnelle, articulé autour de 4 axes :
Transparence comptable : rendre lisibles les flux réels de financement des retraites, en cessant les jeux d’écriture dissimulant les déficits.
Redéfinition des priorités budgétaires : sanctuariser les budgets de l’éducation et des services publics fondamentaux. On voit bien au sein de l’écosystème AEFE que le siphonnage des ressources budgétaires vers le paiement des retraites nuit in fine aux élèves et aux familles en affectant le rapport qualité / prix de nos lycées français
Réforme soutenable du système de retraite : assurer sa pérennité sans sacrifier les jeunes générations. Pour cela, il faut que nous complétions notre système par répartition via une couche de retraites par investissement. Compte tenu de notre démographie, la capitalisation est cinq fois plus efficace pour les cotisants que le système par répartition, le taux de retour sur investissement passerait de 0,5% par an à 3 à 4% minimum. La France a déjà mis en place un régime de retraite par capitalisation collectif pour la retraite complémentaire des fonctionnaires et plus de 15 millions de salariés y ont d’ores et déjà accès. Plusieurs pistes sont possibles, par exemple par l’épargne d’entreprise (PEE) ou la création d’un fonds souverain qui contribuerait à financer notre économie. Il faudrait également introduire la retraite par points pour plus d'équité et de flexibilité.
Allègement du choc fiscal sur les revenus modestes et intermédiaires : redonner de l’élan à l’effort, au travail et à la mobilité sociale.
Déploiement de la solidarité nationale vers les personnes qui en ont réellement besoin (exemple de la rotation dans le parc HLM, ou de l’abus des ruptures conventionnelles qui transforment les ASSEDIC en un moyen de financer des années sabbatiques ou de beaux voyages).
Conclusion
Il ne s’agit pas d’opposer les générations mais de rebâtir un contrat social équitable, en redonnant de la clarté, de la justice et de la cohérence à nos finances publiques en réduisant les dépenses de solidarité non nécessaires. Il est encore temps d’agir.